Je vais bien, tout va bien ...
Mon état d'esprit est bien meilleur depuis plusieurs jours et bien que je ne sois pas totalement guérie, le corps suit :)
La période des pluies a maintenant fait son apparition (une pluie tous les 3 jours environ) mais ce ne sont pas tant les averses que le temps lourd, humide et chaud qui sont difficiles à supporter parfois ; la seule façon de remédier à ce problème, c'est de faire la sieste ... plusieurs fois par jour !!!
Mon activité à la bibliothèque est assez réduite cette semaine puisque nous ne pouvons faire la saisie informatique des livres mais cela laisse un peu plus de temps pour conseiller les enfants et les quelques adultes que nous avons réussi à attirer ! Cela permet aussi de se plonger dans certains ouvrages intéressants.
La semaine prochaine devrait être aussi particulière au centre puisqu'il s'agira de la semaine de compositions (d'examens) des collégiens. Nous risquons donc d'accueillir non pas des lecteurs mais des réviseurs que nous ne manquerons pas d'aider en cas de besoin, comme nous le faisons déjà un peu avec les enfants de la famille.
J'ai ainsi déjà effectué plus de la moitié de mon séjour, et au-delà de la mission pour laquelle je suis venue, le fait de passer du temps avec les Togolais permet d'appréhender les événements très différemment ; et plus le temps passe, plus nous sommes confrontés à une culture dont je suis loin de partager tous les aspects.
A plusieurs reprises, nous avons le sentiment de vivre les choses comme elles pouvaient se dérouler en France il y a environ 50 ans que ce soit au niveau scolaire pour les enfants, concernant le rapport homme/femme ou encore en ce qui concerne l'abondance de l'agriculture dans la société.
Et quand je pense qu'on dit souvent (moi compris) "c'était mieux avant", je n'en suis plus si sûre maintenant ! Et il serait bien difficile pour les enfants français actuels d'échanger leur place avec les jeunes togolais qui donnent parfois l'impression d'être des esclaves modernes.
Je me sens donc comme un témoin privilégié du monde dans lequel nous vivons et ne serais pas prête à échanger ma place. Passer 3 mois ici est une vraie chance même si c'est parfois difficile, et en évoluant au Togo, je mesure beaucoup mieux les besoins qui peuvent exister dans les pays dits en voie de développement, notamment après des catastrophes naturelles.
Comme j'avais pu l'expérimenter au Maroc, ce sont ceux qui ont le moins qui donnent le plus ... et il sera bien difficile le retour en France et à la grisaille du temps, des visages et des coeurs !