Mission Education et Animation à Tsévié, Togo

Alors que les 2 dernières semaines ont été marquées par de nombreuses pluies nous empêchant parfois de nous rendre au centre, avec Laurence, nous avons tenté de mettre notre expérience locale à profit pour aider les futurs volontaires en établissant un "petit guide" expliquant les rudiments du bibliothécaire à Tsévié.
Il n'était bien sûr pas question de tout dévoiler, car découvrir les choses au fur et à mesure fait partie des bons ou mauvais côtés de l'expérience, mais plutôt d'indiquer quelques pistes pour faire évoluer le centre.

En effet, nous n'avons certes pas réussi à mener nos projets jusqu'à leur terme, et cela peut s'avérer frustrant, mais on s'aperçoit que tant de petites choses pourraient permettre d'améliorer le fonctionnement du centre !
L'animation pendant l'année scolaire est sans doute le chantier le plus important à venir, ne serait-ce que dans la conception en tant que telle de l'animation ! Il faut apprendre aux enfants à s'amuser, tout en respectant des règles ; et ne pas faire de l'animation, uniquement un moment d'apprentissage sous la contrainte d'un prof ...

Quant à la bibliothèque, il faudra sans doute apprendre aux enfants à ranger les livres dans le bon sens :) mais le pari de la fréquentation est sans doute gagné. Il faudra seulement des volontaires motivés pour permettre un développement pérenne du lieu.

En ce qui me concerne, quelques moments resteront à jamais de belles réussites alors qu'ils ne faisaient pas partie de la mission pour laquelle j'étais venue : emmener les enfants de la famille à la piscine (la 1ère fois pour certains) et voir un sourire illuminer leur visage, faire une salade de fruits avec enfants de la famille et voisins pour l'anniversaire de Laurence (ils ne connaissent pas le principe du mélange des fruits), lire un livre à tour de rôle avec Seyram, entamer une discussion sur le port du préservatif et les MST ... et tant d'autres qui viennent contrebalancer ces moments de doutes et de frustrations.

Ce voyage vient ainsi ponctuer une année sabatique extrêmement riche en découvertes, rencontres ... et s'avère être à l'aube d'une nouvelle vie pour moi !
J'ai en effet pris la décision de démissionner de mon poste de prof des écoles pour aller travailler dans le milieu associatif à Metz les 2 prochaines années ; je sais que cela n'enchante pas tout le monde, mais je me sentirai certainement plus à ma place !
Et puis, la séparation d'avec ma "2è famille" a été plus douloureuse que je ne l'aurais pensé ! Mais nous nous retrouverons dès l'an prochain, puisque j'ai déjà l'intention d'y retourner, non pas pour réitérer la mission mais pour y retrouver 1 homme en particulier :)

A défaut de pouvoir enregistrer les livres sur informatique (l'humidité et la chaleur auront eu raison du PC de Laurence), nous avons décidé d'égayer les lieux d'accueil : bibliothèque et cyber !

Durant 1 semaine nous avons donc entrepris (3 volontaires et des enfants de la famille) de mettre des touches de couleur pour rendre plus agréables ces 2 endroits. Ponçage, pinceaux, rouleaux et vernissage nous ont permis de redonner vie et jeunesse à nos lieux de travail, pour le plus grand bonheur des enfants qui venaient lire.
Il s'agissait ainsi de la 2è modification importante dans l'agencement de la bibliothèque, après que Laurence avait réorganisé la disposition des étagères ...

L'année scolaire arrivant à sa fin, le nombre d'enfants accueillis au centre a fortement diminué ; mais un certain nombre de lecteurs fidèles était présent tous les jours. Les "J'aime lire" et autres magazines ainsi que les encyclopédies recevant presque tous les suffrages !
Quel plaisir pour les enfants lorsque nous avons ajouté un certain nombre de nouveaux ouvrages qui ne demandaient qu'à être enregistrés pour pouvoir ensuite être lus.

Comme toute bibliothèque à Tsévié, le prêt des livres est suspendu pendant les vacances estivales. Nous avons ainsi pu mesurer certaines limites concernant le fonctionnement du centre : qu'il est difficile de récupérer les livres empruntés ; il faut savoir user de patience et attendre que le bouche à oreilles fonctionne pour espérer voir revenir les livres.
Heureusement que les enfants se connaissent entre eux et savent où un tel habite, et que nous avons réussi à instaurer une complicité avec certains d'entre eux !

Cela fait plus d'un mois que je suis rentrée du Togo, et beaucoup ont déjà eu l'occasion de me voir !
J'ai été pas mal occupée depuis mon retour ce qui explique mon silence sur le blog, mais je tiens à finir de partager ces quelques semaines.

Comme je l'avais pensé, à mon retour, j'ai eu le droit à : tu n'es pas très bronzée (mais plus que beaucoup quand même), tu n'as pas changé ... Mais ceux qui m'ont cotoyée depuis mon retour ont quand même noté quelques différences !
La principale est sans doute que je ne mange plus avec une fourchette mais avec les doigts (même au resto ou lors de mariage, oui) !

On m'a souvent demandé ce que j'avais mangé, moi qui suis si gourmande ! Et bien je vous rassure, je me suis régalée jusqu'au bout des doigts ! A mon arrivée, couverts et assiette étaient à la disposition des volontaires, et puis un peu par défi au début, puis pas envie, les fourchettes ont fini par disparaître de notre table !
Comme "maman Brigitte" me l'a expliqué quand j'ai goûté la pâte (le plat quotidien des Togolais), c'est meilleur avec les doigts ; et c'est vrai ! Quand on y réfléchit, même chez nous, on a tendance à se lécher les doigts quand c'est bon ! Et cela donne une autre dimension à ce que l'on mange ... alors j'ai bien l'intention de continuer :)

En ce qui concerne les plats, tout est simple et tout est bon ! 1 plat unique de féculent (mais je me resservais 2 voire 3 fois) agrémenté d'un avocat maison ou d'un fruit local ! Nos repas de volontaires étaient plus variés que ceux de la famille mais nous avons eu l'occasion au fur et à mesure du séjour de goûter aux plats typiques (la pâte, le fufu, ablo ...) et aussi de manger de plus en plus épicé !

Spaghettis, semoule, riz, haricots blancs, igname, manioc, maïs, pommes de terre, bananes, mangues, ananas, oranges, citrons, avocats, tomates, oignons, salade, pain ... et parfois du poisson, du boeuf en brochette et de l'omelette avec de la mayonnaise ! Voilà qui pourrait résumer mon régime alimentaire. A cela, je pourrais ajouter la bière et des sodas (60 cl) lors de nos sorties et l'alcool fort du pays, le sodabi !
Pas de lait (sauf sous forme de glace), pas de fromage ni de beurre, rarement du chocolat mais quelques friandises à base d'arachide ou autre ... L'absence de réfrégirateur explique en partie la simplicité des repas, mais c'est surtout le fait que les Togolais vivent de ce qu'ils produisent qui l'induit.

Avec tout ce que j'ai mangé, j'ai tout de même réussi à perdre 3-4 kilos que je me suis empressée de reprendre à mon retour en France, à mon plus grand regret !
Je vous laisse découvrir tout cela avec quelques photos !

Mon état d'esprit est bien meilleur depuis plusieurs jours et bien que je ne sois pas totalement guérie, le corps suit :)
La période des pluies a maintenant fait son apparition (une pluie tous les 3 jours environ) mais ce ne sont pas tant les averses que le temps lourd, humide et chaud qui sont difficiles à supporter parfois ; la seule façon de remédier à ce problème, c'est de faire la sieste ... plusieurs fois par jour !!!

Mon activité à la bibliothèque est assez réduite cette semaine puisque nous ne pouvons faire la saisie informatique des livres mais cela laisse un peu plus de temps pour conseiller les enfants et les quelques adultes que nous avons réussi à attirer ! Cela permet aussi de se plonger dans certains ouvrages intéressants.
La semaine prochaine devrait être aussi particulière au centre puisqu'il s'agira de la semaine de compositions (d'examens) des collégiens. Nous risquons donc d'accueillir non pas des lecteurs mais des réviseurs que nous ne manquerons pas d'aider en cas de besoin, comme nous le faisons déjà un peu avec les enfants de la famille.

J'ai ainsi déjà effectué plus de la moitié de mon séjour, et au-delà de la mission pour laquelle je suis venue, le fait de passer du temps avec les Togolais permet d'appréhender les événements très différemment ; et plus le temps passe, plus nous sommes confrontés à une culture dont je suis loin de partager tous les aspects.
A plusieurs reprises, nous avons le sentiment de vivre les choses comme elles pouvaient se dérouler en France il y a environ 50 ans que ce soit au niveau scolaire pour les enfants, concernant le rapport homme/femme ou encore en ce qui concerne l'abondance de l'agriculture dans la société.
Et quand je pense qu'on dit souvent (moi compris) "c'était mieux avant", je n'en suis plus si sûre maintenant ! Et il serait bien difficile pour les enfants français actuels d'échanger leur place avec les jeunes togolais qui donnent parfois l'impression d'être des esclaves modernes.

Je me sens donc comme un témoin privilégié du monde dans lequel nous vivons et ne serais pas prête à échanger ma place. Passer 3 mois ici est une vraie chance même si c'est parfois difficile, et en évoluant au Togo, je mesure beaucoup mieux les besoins qui peuvent exister dans les pays dits en voie de développement, notamment après des catastrophes naturelles.

Comme j'avais pu l'expérimenter au Maroc, ce sont ceux qui ont le moins qui donnent le plus ... et il sera bien difficile le retour en France et à la grisaille du temps, des visages et des coeurs !

Après plus d’1 mois d’activité, la semaine qui vient de s’écouler aura plutôt été parsemée d’événements désagréables !

Après avoir terminé la vérification de l’étiquetage de tous les ouvrages, nous nous sommes retrouvées sans réel travail à faire à la bibliothèque pendant 2 jours ; cela a été suffisant pour me questionner sur ma présence ici et le fait que je n’étais peut-être pas aussi « utile » que ce que j’aurais pu penser. Dans le même temps, tout ce qui a été entrepris avec Laurence depuis mon arrivée est sans aucun doute bénéfique pour le fonctionnement futur de la bibliothèque. Heureusement, depuis 2 jours et le retour de l’électricité aux moments opportuns, nous avons pu nous atteler à notre prochaine grande tâche : la saisie informatique de tous les ouvrages présents au centre. Etant donné que la bibliothèque n’est pas encore reliée à l’électricité, nous devons travailler avec le PC portable de Laurence le matin ; quelques 550 ouvrages sont déjà répertoriés, ce qui nous donne le baume au cœur même si cela risque de nous prendre un certain temps !

Côté animation, le constat est clair : l’animation comme on la connaît en France n’existe pas ici ! Il est donc assez difficile de proposer des projets culturels autour du livre tels que nous les proposerions en France puisque les enfants qui viennent sur le temps d’animation le sont parfois, obligés par leurs professeurs, et se comportent alors comme des écoliers ! Mon projet de création d’un « tarot des contes » est donc pour l’instant remis de semaine en semaine ; mais je compte bien le faire aboutir avant mon départ.
Lors de la dernière animation du vendredi, chants et jeux sportifs ont été proposés aux enfants, et cela leur plaît (même s’ils ont tendance à se comporter de façon plus violente que les petits Français). Cependant, j’ai chanté un peu trop fort, me suis cassée la voix et depuis, s’en suit un mal de gorge agrémenté d’un rhume (tout cela en voie de guérison je vous rassure).

La dernière occasion de désolation, et sans aucun doute la plus difficile à accepter puisque nous ne pouvons rien y faire, c’est la fameuse pluie togolaise qui nous l’a apportée, ou plutôt le vent qui l’accompagnait, le dimanche 8 ! Bien que cette pluie me réjouisse (et me donne l’occasion d’expérimenter une nouvelle bizarrerie comme le dirait les Togolais), les conséquences ont été importantes, pas tant au niveau de la maison qui n’a finalement pas trop souffert, mais au niveau du centre ; celui-ci a perdu sont toit en taule et donc l’eau s’est infiltrée dans le couloir (sans atteindre pour autant la bibliothèque), les 3 paillottes ont également été amputées d’une grande partie de leur toit de paille, et le panier de basket du terrain de jeu  a tout simplement disparu, certains morceaux ayant été ramassés à environ 200m de leur emplacement initial.

                   

Le toit d’un des bâtiments scolaires du collège a également été renversé par le vent, et nombreux sont les arbres déracinés, les chemins inempruntables… que nous avons trouvés ça et là sur le chemin nous menant au centre le lundi.

                   

Rien de catastrophique pourrait-on penser mais en réalité, la « négligence » et les malfaçons dont sont coutumiers les Togolais dans leur travail (mais tout cela va avec le rythme de vie…) nous amène à nous dire qu’aussi bien du temps que de l’argent sont gaspillés. En effet, il y a toujours quelque chose à refaire alors même que cela pourrait être nickel dès le départ. Il en découle ainsi un aspect de brouillon géant et une torpeur générale, qui ne me sont pas du tout agréables et qui me font apprécier le cadre de vie français. Il reste donc tellement à faire à ce niveau-là …

Heureusement, la vie reprend son cours, mon action ici aussi entre 2 averses ; et je me rends bien compte de la chance qui m’a été offerte de naître dans un pays tel que la France ainsi que de celle de pouvoir donner de ma personne aux gens qui en ont besoin, car rien n’est plus important que de donner la chance aux jeunes Togolais actuels de vivre des moments qui leur rappellent qu’ils ne sont encore que des enfants …

Ahhhhh, les transports en commun, quelle belle invention pour se déplacer ! Je dirai même plus, au Togo, quelle belle invention pour rencontrer des gens … et des animaux !

Les occasions de sortir de Tsévié ne sont pas si fréquentes mais les quelques sorties effectuées ont pour nous volontaires, un certain exotisme et me font sourire surtout quand je lis que le gouvernement français souhaite s’occuper de la recrudescence des accidents en France.

Disparues les lignes blanches sur la route, disparu même le bitume des voies ; une grande partie des axes de circulation seraient considérée chez nous comme des chemins ce qui explique pourquoi nous mettons presque 1h pour rejoindre Lomé seulement située à 35km. 

Il m’aura quand même fallu attendre mon voyage au Togo pour vivre ma 1ère expérience en moto, et je dois dire que circuler en taxi-moto ou encore Zemidjian (ou Zed pour les intimes) dans les rues de la capitale s’avère être un plaisir fou, surtout lorsqu’on longe le bord de mer. C’est aussi le plus sûr moyen pour ne pas perdre trop de temps dans la circulation, car les bouchons ça existe aussi ici, mais peut être pas pour les mêmes raisons !

En dehors de la moto, les gens circulent à bord de taxis voiture ou alors de minibus 15 places ; enfin, le nombre, c’est juste pour vous donner une idée de la taille du van ! Le record pour l’instant c’est 7 en voiture et 23 (sans compter les poulets qui me chatouillaient les pieds) en van ! C’est finalement beaucoup plus intéressant que les métro ou RER parisiens :)

Les trajets sont en plus un concert géant de coups de klaxon, c’est en effet de cette façon que les taxis se font repérés auprès des éventuels futurs clients ; ou qu’ils dissuadent les piétons de traverser. Le plus surprenant, c’est sans doute que malgré ce capharnaüm gigantesque, je me sens plutôt rassurée sur les routes togolaises. Pour autant, j’ai eu l’occasion de voir des camions renversés dans le bas-côté … et un nombre certain de véhicules arrêtés sur le bord des routes pour des pannes diverses.

Nous-mêmes, nous avons testé ; et je dois dire un peu par ma faute la 1ère fois ! Et oui, j’ai voulu testé la conduite un soir en revenant de la marre aux hippos (pas rigolos puisqu’absents). Le chauffeur de taxi m’a donc laissé le volant, et comment vous expliquer « ce sentiment de solitude et d’isolement » quand j’ai d’abord réussi à faire reculer la voiture en passant ce que je pensais être la 1ère, puis fait caler le taxi et enfin carrément fait sauter la courroie de distribution ! Pour ma défense, je n’avais pas pris le temps de régler le fauteuil, et puis il n’y avait même pas de clé pour le contact et la boîte de vitesse était un peu bizarre… Un bon moment de rigolade tout de même lorsqu’il nous a fallu pousser la voiture pour redémarrer et éviter de rester coincés sur un chemin peu fréquenté à l’approche de l’orage !

Sinon, un peu comme au Canada, la taille ici fait la loi !

Contrairement à la mouvance générale en France, les Togolais sont plutôt des assidus de la religion, peu importe sous quelle forme : catholiques, musulmans, adeptes de Ministères ou encore du Vodu.

Du 17 au 25 avril, j’ai donc pu évoluer dans une atmosphère religieuse. Du dimanche des Rameaux au lundi de Pâques, que d’occasions pour les Chrétiens de se rendre à la messe et de manifester leurs croyances. J’ai ainsi assisté à 2 messes, et j’en connais qui ne m’auraient pas accompagné surtout lorsqu’on sait d’avance que cela va durer plus d’1h !
Ma 1ère expérience aura duré 1h45, d’une messe assez classique à Lomé, alternant des lectures et des chants en français et éwé.
La seconde était nettement plus intéressante le dimanche de Pâques. Il s’agissait en effet de célébrer la 1ère communion de 6 des enfants de la famille, mettant ainsi un point d’orgue à 3 années de catéchèse. Habillée en ‘complet traditionnel’ fait pour l’occasion, j’ai donc vécu 3h45 d’une messe vivante bien que quasi en éwé ! A partir de 6h30, les catéchumènes ont donc fait partager leur foi à une église bondée, et la 1ère des 3 quêtes a été pour moi un événement assez incomparable puisque les gens se déplacent en dansant et chantant pour aller donner leur pièce, et cela pendant 15 bonnes minutes !
Et non, cela n’a pas paru trop long ! En même temps, je ne le ferai pas chaque dimanche ; alors qu’ici, régulièrement les messes durent plus de 2H et que la messe, c’est tous les jours !

Le vendredi soir, il n’est pas rare que j’entende des chants religieux provenant d’un ministère proche de la maison, et cela peut durer presque toute la nuit ! Ces regroupements dans des cours de maison sont très fréquents mais auraient tendance à passer pour des sectes. Ils portent d’ailleurs des noms plus improbables les uns que les autres.
Rien à voir avec les ‘vrais’ ministères garants de l’ordre public comme chez nous et qui existent aussi.

Tsévié semble être à majorité catholique ; la plus grosse concentration de musulmans, je l’ai rencontrée à Atakpamé (plus au Nord du pays) où certains quartiers regorgent de mosquée. Ce qui est le plus difficile à accepter de notre point de vue, c’est que, même des bébés et des petites filles ont la tête couverte alors que cela n’est nullement obligatoire.
Depuis la mort annoncée de Ben Ladden, aucune manifestation particulière ! Peut être tout simplement parce que les préoccupations des Togolais (musulmans ou non) sont ailleurs !

C’est à Togoville que j’aurais pu vivre une des expériences les plus surréalistes de mon existence, mais la rencontre avec une prêtresse vodu s’est avérée décevante finalement car elle était plus intéressée par notre porte-monnaie que par nous faire découvrir les principes de sa religion. Le Vodu, nous n’en connaissons finalement que les fameuses poupées ! Cela est bien réducteur au regard de ce qu’on a pu nous expliquer de cette religion monothéiste qui se rapproche des croyances de la civilisation égyptienne. A savoir un ‘Dieu solaire’ et des divinités animales qui sont différentes manifestations de ce Dieu. Une religion qui mérite donc qu’on s’y intéresse de plus près pour éviter de l’enfermer dans les concepts de ‘magie noire’, cette dernière étant présente dans les croyances de nombreux togolais quelque soit leur religion !

Au regard du dernier commentaire reçu, je m'aperçois qu'après 1 mois ici, j'ai oublié de présenter la famille dans laquelle je suis accueillie ; cependant cela risque d'être assez compliqué puisque Victor, le président d'Ecoles Rurales est à la tête d'une 'tribu' un peu complexe quant aux liens qui unissent ses membres. Il est directeur d'écoles à Tsévié et depuis hier soir, un auteur publié de livres pour enfants ! Nous allons donc pouvoir ajouter à la bibliothèque un 3è livre 'africain'.

Tout ce petit monde s'occupe très bien de nous mais c'est tout de même à Médard (Fokomla pour son nom éwé), actuellement le fils le plus âgé vivant encore à la maison, que revient la palme des petits soins ! C'est avec lui que nous, volontaires avons le plus de contact puisqu'il est le seul à nous accompagné et donc à nous servir de guide lors de nos excursions en dehors de Tsévié. C'est aussi lui qui est responsable de régler les problèmes de la famille (personnels ou techniques) ! Un garçon très généreux donc qui rêve de pouvoir un jour venir en France afin de prendre le meilleur et d'en faire profiter ensuite son pays !

Pour ce qui est de la cuisine, les filles et femmes de la famille la font à tour de rôle ; mais les hommes de la famille savent eux aussi tous la faire, c'est même un devoir ! De même que tout le monde fait sa lessive ... enfin, parfois les plus grands la font faire par des plus petits :)
Brigitte, la maman d'une partie des enfants est celle qui nous mitonne la plupart des petits plats que nous mangeons.
Pour les enfants présents ou non à la maison, je ne vous livre que les prénoms : Odette (la plus agée, actuellement enceinte de son 2è enfant), Coelome (le seul que je n'ai jamais rencontré car joueur de foot au Ghana), Wilfried, Yram, Wallace (vivant tous les 3 à Lomé), Liberté, Beauty, Seyram, Félix, Blandine, Patience, Angèle, Aimé et Jérémie, le petit dernier de la famille qui n'a pas encore 6 ans.
Les présentations sont donc faites !

Il ne me reste plus qu'à vous redire que je travaille en compagnie de Laurence ; le lien vers son blog est disponible dans la colonne de gauche, allez y faire un petit tour aussi, cela vaut le coup.
Son conjoint David nous a rejoint pour les dernières vacances et depuis, il est reparti ! Mais Arthur est depuis arrivé et sera chargé d'aménager un peu les extérieurs du centre. Enfin Tony est censé nous rejoindre bientôt pour environ 1 mois. Pas le temps de s'ennuyer donc ... d'autant plus que le travail à la bibliothèque avance bon train !

J'en entends certaines qui vont me dire "ça va rentrer", mais non, pas de rink hockey en vue ici ! D'ailleurs, à part le football et surtout le Real de Madrid avec sa vedette togolaise 'Adebayor', il n'y a pas beaucoup de raison de s'enflammer sportivement !

Les 2 dernières semaines ont été chargées d'événements plus exceptionnels les uns que les autres ; et c'est une chance de pouvoir vivre des moments comme ceux-là en étant au coeur de la famille ; ceci explique en partie pourquoi je n'ai pas donné de nouvelles dernièrement. A côté de cela, les coupures de courant, l'absence de connexion récurrente et ma 1ère vraie pluie togolaise ne me facilitent pas la tâche !
J'espère donc être en mesure de vous raconter prochainement mes virées à Togoville et Atakpamé, ainsi que la 1ère communion de 6 des enfants de la famille pendant la semaine de Pâques et les festivités autour du 27 avril, jour de l'indépendance du Togo. A l'attention de Florian : pas d'oeufs de Pâques ici ; pas de cloches ni de lapin non plus d'ailleurs ... et puis le chocolat ne résisterait pas :)

Je tiens donc à vous rassurer, il fait toujours aussi beau et aussi chaud puisque la moyenne des températures avoisine les 35°C ! Mais je m'y fais sans trop de difficultés contrairement à Arthur, un nouveau volontaire :)
Aujourd'hui, j'ai quand même attrapé mon 2è coup de soleil du séjour, en faisant ma lessive matinale ! Le 1er remontant à 10 jours lors d'une excursion de 2 jours et d'un petit passage par la plage et une baignade très mouvementée dans l'océan atlantique. Je comprends sans doute beaucoup mieux pourquoi si peu de noirs sont de très bons nageurs, c'est parce que la mer ne leur en donne pas les moyens !
Comme Médard me le répète régulièrement, au Togo, tout est violent ; ce que je peux confirmer assez aisément et qui explique certainement en partie la force de caractère dont font preuve les gens ici, puisqu'ils n'ont pas le choix.

Les Togolais subissent en effet, sans en être les responsables, les méfaits du réchauffement climatique ! Eux aussi souffrent de sécheresse, et quand on connaît l'importance de l'agriculture ici, on ne peut qu'espérer que la pluie fasse réellement son apparition. 1 pluie et 3 averses, c'est le compte depuis mon arrivée alors que la saison des pluies est commencée depuis 1 mois ! Et même si les conditions actuelles me permettent d'avoir un teint hâlé, cette eau fait un bien fou autant au corps (la température extérieure diminuant nettement) ainsi qu'à l'esprit, sans doute mon côté breton qui ressort :)
Le seul désagrément consécutif à la pluie étant non pas l'invasion des moustiques (plutôt assez gentils à mon égard pour l'instant) mais celle des termites qui s'infiltrent partout sous vos vêtements après la pluie ! Et quand il pleut, qu'il fait nuit, qu'il n'y a plus d'électricité et que vous mangez (avec les doigts depuis 15 jours, c'est nettement meilleur), il est parfois difficile de ne pas donner de claques à son voisin :) euh ... de ne pas manger un insecte malencontreusement !

Tout cela vous donne certainement l'eau à la bouche ! En tout cas, de ce côté-là, je n'ai pas à me plaindre ...

… Audrey, jeune française qui voulait découvrir le monde, faire que la terre soit un peu plus ronde.

Après 10 ans de réflexion
Une nouvelle destination
Elle prit l’avion pour le Togo
C’était bien trop long en bateau !

A son arrivée bien accueillie
Elle fut de suite renommée Afi
Pour quelle raison un tel prénom ?
Pour être née un vendredi, pardi !

Sur le chemin, interpellée
Dans une nouvelle langue, l’éwé
Elle n’arrêtait pas de se retourner.
Et de la main il fallait saluer
Tous les enfants de la ville de Tsévié
Pour répondre au curieux mot, yovo
Qu’on vous donne quand vous êtes blanc de peau.

Bien entourée dans son château
Où elle ne manquait point d’eau
Elle ne faisait pas preuve de paresse
Celle qu’on surnomme la princesse,
Cool face !

Maintenant en manque d’inspiration, je reprends en main la situation
Et la prose !

Je suis loin d’être une adepte des surnoms mais ici, il est difficile d’y échapper. Les Togolais eux-mêmes portent bien souvent 2 prénoms.
En fonction du jour de la semaine où vous êtes nés, vous porterez un nom éwé ; l’autre est un nom de blanc qu’on ne porte guère plus chez nous en général.
Si vous voulez vous rebaptisez, voici le nom qu’on pourrait vous donner en fonction de votre naissance, le 1^er étant pour l’homme, le second pour la femme :

Lundi : Kodjo, Adjo
Mardi : Komla, Abla
Mercredi : Kokou, Akou
Jeudi : Yao, Yawa
Vendredi : Koffi, Afi
Samedi : Komi, Ami
Dimanche : Kossi, Essi

Pour le terme de "princesse" donné le soir même de mon arrivée, j'ai eu un peu peur d'avoir donnée une image de moi peu flatteuse ; mais Médard (un des fils de Victor), l'auteur de ce surnom m'a rassurée en m'expliquant d'où il provenait.

Depuis, je me suis habituée à répondre à ces différents noms, en attendant que le prochain fasse son apparition !